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IVG mobilisons nous!!!

2/2/2014

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Pour illustrer mon opinion sur le sujet, Je me permet de citer un article du site METIS Lausanne qui décrit à la perfection et avec les mots justes, ma façon de penser sur le sujet... (comme si la rédactrice de l'article avait lu dans ma tête)
Je vous laisse donc lire cet article très Instructif : ( j'ai relevé les points qui me paraissaient le plus important en rouge )

"La loi actuelle, connue sous le nom Régime des délais, permet le recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) dans les douze semaines suivant les dernières règles si la femme invoque par écrit une situation de détresse. Durant ce laps de temps, elle est libre de prendre elle-même sa décision. Le / la gynécologue doit informer la femme des risques de l’intervention ainsi que de la possibilité d’adoption. Au-delà du temps imparti, l’avortement peut avoir lieu selon exception et nécessite dès lors un avis médical. Les mineures ayant moins de seize ans peuvent recourir librement à l’IVG mais elles doivent ensuite être dirigées vers un centre de consultation spécialisé afin de ne pas les laisser seules et démunies. Elles bénéficient du secret médical, comme pour tout autre acte thérapeutique. Les cantons nomment les cabinets et hôpitaux qui pratiquent l’IVG dans les règles de l’art. Cet acte médical est remboursé par la LaMal. Un-e gynécologue a le droit de refuser de pratiquer des IVG mais a le devoir de référer les patientes à un établissement agréé.

Cette loi ne date que de 2002. Il aura fallut pas moins de trente ans de lutte pour garantir à toutes un droit fondamental de la femme : la maîtrise de sa santé génésique.

En 1942, l’avortement n’était légal que si la grossesse compromettait fortement la santé physique de la femme enceinte. Sans l’autorisation d’un expert, toute femme ayant recours à l’avortement ainsi que le tiers l’ayant aidée était passible d’emprisonnement. Rappelons qu’à l’époque la pilule contraceptive n’existait pas. Les couples devront patienter jusqu’en 1961 pour jouer à la bête à deux dos sans risque excessif de grossesse non-désirée. On estime à 50-60’000 le nombre d’IVG en Suisse en 1970, dont 40’000 clandestins ! Les conséquences de tels avortements sur la santé des femmes sont catastrophiques : échecs, infections menant à l’hystérectomie, stérilité, traumatismes psychologiques, chocs septiques conduisant au décès. En 1971, pas moins de 107 femmes et 37 tiers ont été condamné-e-s pour avoir eu recours à l’avortement (la dernière condamnation ne date que de 1988). La même année, les femmes ont (enfin !) obtenu le droit de vote en Suisse. Les années septante étant une période d’ébullition du féminisme, l’Union Suisse pour le Droit à l’Avortement lança sa première initiative. Suivra alors une longue période d’initiatives et de ripostes véhémentes des anti-choix sous forme de contre-initiatives. Alors qu’en France, la loi Veil a dépénalisé l’avortement en 1975, il faudra encore patienter 27 ans en Suisse. Dès 1981 les IVG légales sont remboursées par les caisses-maladie. Dans les années 80, le fléau du SIDA mena le port du préservatif sous les feux de la rampe entraînant une diminution spectaculaire du taux d’IVG. La pilule abortive RU 486 arriva sur le marché au début des années 90 permettant des IVG non chirurgicales. En 1993, la conseillère nationale socialiste Barbara Haering lança l’initiative parlementaire «  régime des délais ». Les anti-choix ont contre-attaqué en 1999 par une initiative « Pour la mère et l’enfant » stipulant que le fœtus doit avoir les mêmes droits qu’un enfant et donc interdisant tout avortement, y compris en cas de viol, sauf si la vie de la mère était clairement mise en danger. La Suisse est alors un des derniers pays européens où les femmes n’ont pas droit à l’IVG sans l’accord d’un expert. Le 2 juin 2002, les votations ont lieu : le peuple suisse accepte le régime des délais à 72,2% et refuse la contre-initiative à 81,7%. Le régime des délais entre en vigueur en octobre 2002 entraînant la dissolution des groupements défendant le droit à l’IVG. Les mouvements anti-choix quant à eux ont continué leurs activités dans l’espoir d’initier un retour en arrière.  Actuellement, la Suisse a un des taux d’avortement les plus bas d’Europe (6,5% des femmes en âge en procréer, càd environ 10’000 IVG/an). Les déterminants permettant d’éviter le recours à l’avortement sont avant tout les mesures préventives, à savoir l’éducation sexuelle et l’accès aux moyens de contraception. Ainsi, la Suisse a vu son taux d’IVG diminuer nettement depuis l’époque de nos grands-parents.

En janvier 2010, le comité de l’initiative populaire «Financer l’avortement est une affaire privée – Alléger l’assurance maladie en radiant les coûts de l’interruption de grossesse de l’assurance de base» commence la récolte de signatures. L’initiative stipule que « sous réserve de rares exceptions concernant la mère, l’interruption de grossesse et la réduction embryonnaire ne sont pas couvertes par l’assurance obligatoire ». L’initiative a été déposée en juillet 2011 avec plus des 100’000 signatures réglementaires récoltées.

Cette initiative est dangereuse à plusieurs niveaux. Tout d’abord, sous couvert de s’en prendre aux coûts générés par les IVG, elle attaque indirectement la dépénalisation de l’avortement. Prôner que cela diminuerait les coûts de la santé est tout bonnement aberrant, un avortement coûtant nettement moins cher qu’un accouchement. Les coûts générés par l’IVG ne représentent que 0,02% des 60 milliards des coûts de la santé.

Les anti-choix clament qu’il n’y a pas de raison qu’ils doivent participer financièrement à un acte médical qu’ils condamnent. Cet angle d’attaque est gravissime : sous couvert de « renforcer la liberté des assuré-e-s » c’est le principe de solidarité des assurances-maladie qu’ils remettent en question. A quand le non-remboursement par l’assurance de base du cancer des poumons chez un fumeur, des transfusions sanguines (ben oui, les témoins de Jehova sont contre, pourquoi paieraient-ils ?), des conséquences cardio-vasculaires de l’obésité, etc ??

D’après le comité, celles qui veulent avorter n’ont qu’à payer de leur poche cet acte médical ou souscrire une assurance complémentaire remboursant cette prestation. Comme si on préméditait cela !  Ce serait une façon de « responsabiliser » les individus, de « prendre au sérieux l’autodétermination des femmes ». Et les hommes là-dedans ? Ils ne participent plus ? De plus, cela frapperait directement les plus démuni-e-s : tout le monde ne peut évidemment pas souscrire une assurance complémentaire ni sortir comme cela plusieurs centaines de francs pour payer l’IVG dans les délais impartis. Elles font comment alors ? Elles font un enfant non-désiré ? Et que lui dit-on ? « Ben t’es né par ce que ton père et moi on n’avait pas l’argent de payer l’intervention. » Cette initiative crée une inégalité d’accès à la santé en prétéritant la santé des femmes les plus démunies. D’ailleurs, les arguments sont des plus subtiles et ne cherchent même pas à cacher cela. Preuve en est, un petit QCM (faites-le : ça en  vaut la peine !) sur le site du comité d’initiative propose l’argument suivant : « En Suisse, la majorité des avortements concerne des étrangères. Celles-ci doivent donc les financer elles-mêmes. » Pas xénophobe pour un sou ! Et c’est bien connu, les étrangères ne paient pas leurs cotisations… Si le recours à l’IVG est un choix privé qui ne concerne que la femme enceinte (et idéalement le couple) l’accès à des soins de qualité est un élément fondamental de santé publique qui nous concerne toutes et tous !

Une femme ou un couple qui veut avorter avortera. Croire que le déremboursement de cette prestation diminuerait le nombre d’IVG est absurde (bien que cet argument soit avancé par le comité). Accepter cette initiative c’est tolérer que des IVG « do it yourself » recommencent en Suisse avec la morbi-mortalité qui en découle. Mais bon, ce n’est pas grave puisque si ça tourne mal l’hystérectomie sera prise en charge par l’assurance de base… De plus, sortir cette prestation médicale de la LaMal ferait sans doute augmenter sa tarification. Donc, à choix pour celles qui ne sont pas privilégiées financièrement : soit elles avortent par leurs propres moyens, soit elles subissent une grossesse non-désirée. Dans les deux cas ce serait à leurs risques et périls (rappelons qu’une grossesse obligée est considérée comme une situation qui rend réellement malade contrairement une fois de plus à l’argumentaire du comité).

Cette initiative vise également à restreindre l’accès à la santé des mineur-e-s puisqu’une adolescente âgée de moins de 16 ans ne pourrait plus avoir recours à l’IVG sans l’accord de ses parents. Et le secret médical ? Rappelons en passant que tous les parents ne voient pas d’un bon œil que leur petite fifille ait des relations sexuelles. Cela peut même mettre certain-e-s adolescent-e-s dans des situations dangereuses (hé oui, quant papa s’énerve le petit-ami risque aussi d’en prendre pour son grade).

Dans « de rares exceptions » l’IVG serait encore remboursée. Mais quelles sont-elles ? La mise en danger de la santé de la mère ? Dans ce cas, pourquoi ne plus rembourser la réduction embryonnaire, sachant que c’est un acte médical qui vise la non-compromission de la grossesse ? Et dans le cas du viol, on rembourse ? Oui, mais encore faut-il que la victime le révèle. Quant on sait qu’uniquement dix pourcent des viols sont dénoncés, c’est mal parti. Le viol puis l’avortement « do it yourself » ou une grossesse forcée, bonjour le double traumatisme !

La situation de la Suisse n’est pas isolée, les attaques du droit à l’IVG ont lieu un peu partout. Dans le monde, 66’500 femmes par an décèdent des suites d’avortements clandestins, cela représente 13 pourcent des décès maternels.

Pouvons-nous tolérer un tel retour en arrière doublé d’un accroissement de l’inégalité d’accès aux soins ? Pouvons-nous accepter de restreindre l’accès à une prestation médicale sous prétexte que cela va à l’encontre des valeurs d’une minorité d’entre nous ? La FMH a ouvertement rejeté cette initiative, tout comme la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique, la Société suisse des sages-femmes et d’autres groupements médicaux.

Article de Sophie Mercati pour le site http://metislausanne.com"

Mobilisons nous!!! 
Et allez voter en nombre!
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